Après l'indépendance du pays, les autorités voulaient organiser son développement sur la base de zones homogènes. Le maillage territorial hérité de la colonisation allait connaître des bouleversements pour mieux répondre aux exigences d'un développement endogène en s'appuyant sur les potentialités locales. Il est apparu nécessaire de créer, entre les administrations centrales et les collectivités locales de base, une structure intermédiaire, la région, destinée à servir de cadre de programmation du développement avec l'État. Or, ce système se caractérise par l'encombrement, l'absence de concertation et une redondance dans les missions, alors les divers acteurs visant tous les mêmes objectifs, mais ne tirent ni ensemble ni dans le même sens. Si le Sénégal est un pays déconcentré, pour autant, est-il décentralisé ? On peut s'interroger si le découpage actuel, du territoire en régions, est efficace pour la promotion du développement régional ? Ne s'agit-il pas favoriser un cadre capable d'impulser le développement socioéconomique des territoires ? Les pôles régionaux ne seraient-ils pas plus opérationnels en activant un certains leviers plutôt que l'émiettement du territoire?

Après une maîtrise en Environnement à l'Université de Saint-Louis, Djibril DIOP a fait un DÉA à Toulouse 2 Le Mirail. Dr en géographie de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne il enseigne à l'Université de Montréal. En 2006 il publie « Décentralisation et gouvernance locale au Sénégal. Quelle pertinence pour le développement local ? » L'Harmattan.